A Trois On Y Va
Réalisé par Jérôme Bonnell
Anaïs Desmoustiers (Mélodie) , Felix Moati (Micha), Sophie Verbeeck (Charlotte)
Sincère, tendre avec un regard qui ne se présente jamais comme du voyeurisme la caméra parvient à accompagner, presque, la dynamique d’un trio passionnel qui réussit à s’ancrer dans un mode de vie et dans une routine crédible, grâce à un jeu d’acteur et une trame narrative extrêmement justes.
Anaïs Desmoustiers - ici en avocate - est extrêmement crédible et réussit à marquer la balance qui constitue l’enjeu premier du film à savoir : la responsabilité, les sentiments et la question qu’est : qu’est-ce-que c’est qu’être adulte?
À cette question ses deux amants répondent « on s’en fout d’être adultes » et c’est aussi là que peut être trouvée la beauté du film : Bonnell n’est pas dans une provocation de la responsabilité ou de la vision classique du couple; ni dans un déni fantasmé des conséquences de l’adultère et de la responsabilité produite par les actions de ses personnages. Au contraire; il interroge et tente l’expérience, tout en douceur.
Et donc, À trois on y va c’est un film qui surprend, par sa qualité. Si l’enjeu du film se retrouve uniquement autours des trois personnages et de leurs sentiments, ce n’est pas gênant; on se laisse porter par l’histoire et même aux moments où on s’attend à ce que le film s’essouffle ou tombe dans une trame narrative inévitable;
Car si, on s’attend à la tournure des événements dans le film, la manière de filmer, les plans et le jeu très sincère donnent un nouveau souffle à ces scènes attendues et surprennent par leur originalité.
Enfin, toujours dans cette idée de simplicité et de tendresse que porte Bonnell sur ses personnages, il n’y a jamais de jugement et pas de morale mise en place - ce qui, ne veut pas dire absence de morale. Car si les trois personnages semblent piégés dans cette histoire à trois, il s’agit d’amour et sa représentation à l’écran est une réussite.
C’est donc un film plein de justesse