Acte i, scène 1 (intégrale) du tartuffe (1669) de molière
Acte I, scène 1 (intégrale) du Tartuffe (1669) de Molière.


Rappel sur les enjeux d’une scène d’exposition
(d’après Michel Pruner, L’analyse du texte de théâtre, 2e édition, éd. Armand Colin, 2010) :
Dans un théâtre où l’action se présente selon un enchaînement de causes et d’effets, l’exposition est le moment où l’auteur livre les éléments indispensables à la compréhension de l’action. L’exposition constitue une convention dramaturgique qui pose les bases de l’action. Au spectateur qui ignore ce qu’il va voir, elle précise les données du conflit : évocation du passé, présentation des protagonistes, état de la situation. Plus l’intrigue est complexe, plus l’exposition doit être développée. Détaillant toutes les informations, elle ne doit pas s’étendre au-delà des 1ères scènes de la pièce : « L’exposition doit instruire du sujet et de ses principales circonstances, du lieu de la scène et même de l’heure où commence l’action, du nom, de l’état du caractère et des intérêts des principaux personnages. » Anonyme du XVIIe siècle, Les Caractères de la tragédie.
Pour ne pas rebuter le public, selon les théoriciens de l’époque classique, une exposition doit être à la fois « entière, courte, claire, intéressante et vraisemblable ». L’exposition (ou protase) se présente sous une forme tantôt statique, tantôt dynamique.
Statique : les protagonistes s’échangent des informations sur des événements antérieurs que, pour une raison vraisemblable, l’un des interlocuteurs ne connaît pas.
Dynamique : les informations sont transmises en action. Ex : un conflit engagé avant le lever du rideau.
L’exposition peut immédiatement plonger les spectateurs in medias res. L’exposition du Tartuffe, modèle du genre selon Goethe1, orchestre dans la 1ère scène les doléances des divers membres de la famille d’Orgon à travers une poursuite où chacun tente de retenir Mme Pernelle, grand-mère contrariée. A la scène 4 de l’acte I, avec le retour d’un Orgon