D'ou vient la culture industrielle chinoise
Un livre écrit entre 1335 et 1343 par le Florentin Francesco di Balduccio Pegolotti, homme d'affaires et marchand, qui n'avait jamais mis les pieds en Chine mais avait recueilli scrupuleusement les récits des voyageurs vénitiens, est probablement le premier guide pratique des affaires en Chine jamais publié en Europe.
Dés le début du Moyen Âge, la Chine a exercé une véritable fascination sur l'Europe qui, longtemps, ne l'a connue que par les récits rapportés d'Orient et recueillis auprès de marchands arabes. Au début du XIe siècle, la Chine connaissait son âge d'or, sous la dynastie des Song du Nord et du Sud (960-1279). Sa population était supérieure à 100 millions d'habitants (contre moins de 50 millions en Europe). La capitale des Song du Nord, Kaifeng, située sur la rive méridionale du fleuve Jaune, comptait près de 1,4 million d'habitants, vers l'an 1100. Elle était le centre de la région économique la plus peuplée du monde, véritable grenier à blé du pays, dont les communications intérieures étaient assurées par le Grand Canal, vers le Nord, et un réseau de voies navigables et de lacs, couvrant environ 50.000 kilomètres. En 1078, la Chine du Nord produisait déjà 100.000 tonnes d'acier par an (grâce à la méthode de la décarbonisation), alors que sept cents ans plus tard, l'Angleterre n'en produisait que la moitié.
C'est sous les Song du Sud, que le commerce extérieur de la Chine prit son envol. On importait alors à Kaifeng et Hangzhou des épices, et notamment du poivre, en provenance de toute l'Asie du Sud-Est, grâce au génie maritime des marchands musulmans mais aussi aux navires chinois qui longeaient vers le Sud les côtes de l'Asie orientale et poussaient jusqu'en Inde et en Afrique orientale. C'est à cette époque que la Chine inventa la monnaie de papier et les effets de commerce. La multiplication des innovations technologiques, la généralisation de l'imprimerie, la création d'une caste de fonctionnaires