Eléments de compréhension
Ce poème a été intégré aux Contemplations, mais il est très antérieur à la date de publication ; il est donc beaucoup plus proche du contexte historique du recueil les Rayons et les Ombres et donc, du texte précédent.
Le principe rhétorique de fabrication du texte est la réduction d’un paradoxe. On peut le lire comme un discours argumentatif débouchant sur une exhortation au lecteur. Dans ce cadre, le rôle de la poésie est non plus de refabriquer le monde (texte précédent) mais de changer les représentations habituelles et de transformer le regard des hommes sur les monstres et d’ouvrir leur coeur à la compassion par solidarité avec les formes les plus méprisées du vivant.
Pistes d’exploitation pour une approche du texte
En observant l’énonciation, mettre en évidence l’affirmation du poète dès le premier vers, affirmation qui le place d’emblée en contradiction avec l’opinion et la sensibilité communes. Montrer ensuite comment cette contradiction s’affirme en faisant noter les oppositions lexicales « aime/hait », « rien/tout », « exauce/châtie » (formant un chiasme au troisième vers). Cette prise de position appelle donc une justification.
Mettre en évidence les procédés et la stratégie de la justification, à la fois rationnelle et sensible.
– Repérer l’anaphore de « parce que » qui introduit le basculement des rôles : l’araignée et l’ortie conçues spontanément et puérilement comme sources (cause) du mal en deviennent au fil du texte signes puis victimes (conséquence).
– Faire souligner de deux couleurs différentes les éléments de caractérisation de l’araignée :
• dépréciatifs : « maudites, chétives, noirs êtres rampants » ;
• positifs par l’appel à la compassion : « tristes captives », « prises dans leur oeuvre », victimes de leur destin : « ô sort ! fatals noeuds ! »
Faire ensuite remarquer que l’araignée et l’ortie se rejoignent dans le même triste sort (« elles sont toutes deux victimes ») et qu’elles partagent le rejet, la