J'écris pour agir : dissertation français
Lettres philosophiques, Candide, Traité sur la tolérance, Dictionnaire philosophique... : le philosophe des Lumières Voltaire a souvent pris sa plume comme on brandit une épée. « J’écris pour agir » a dit cet avocat de la famille Calas. Le rôle d'un écrivain est-il de défendre des valeurs auxquelles il tient ? Un écrivain doit-il s’engager à l’instar d’un homme politique ou bien, à l’autre extrémité des attitudes possibles face au monde et aux hommes, doit-il se retirer dans sa tour d’ivoire ? Dans un premier temps, nous verrons qu’effectivement le rôle d'un écrivain peut être de défendre des valeurs auxquelles il tient. Ensuite, nous prouverons que les motivations de l’écriture peuvent être autres, multiples et variées. Enfin, nous relativiserons l’opposition par trop caricaturale entre « écrire pour agir » et « écrire sans agir ».
Descendre dans l’arène pour se battre, pour agir, pour défendre des valeurs : tout un pan de la littérature se reconnaîtrait dans la citation de Voltaire « J’écris pour agir ». Tout d’abord, l’écrivain « écrit (ou doit écrire) pour agir » parce ce que la figure prestigieuse de l’écrivain lui impose des devoirs vis-à-vis de ses contemporains et pour la défense des valeurs supérieures, universelles. Zola, à qui le succès de la fresque romanesque naturaliste des Rougon-Macquart conférait une autorité littéraire et intellectuelle, se devait d’agir pour défendre Dreyfus : il a « agi » en écrivant et publiant l’article « J’accuse ». Ronsard, le « prince des poètes », a l’oreille de la régente Catherine de Médicis : il lui adresse alors le Discours des misères de ce temps (1562) ; prenant position du côté des catholiques dans les guerres qui les opposent aux protestants, il agit, à l’aide