L’enfance dans “Zone” de Marcel Dubé.
Tout d’abord il conviendrait mieux de parler de l’adolescence, en effet bien qu’à plusieurs reprises les policiers les considèrent comme des « enfants » ce sont en fait des adolescents car la plus jeune membre de la bande a déjà seize ans. D’ailleurs Marcel Dubé dira de « Zone » que c’est la « triste agonie de leurs adolescence. » Cette pièce met en lumière l’enfance douloureuse que vivent ces cinq jeunes marginaux. Dès le début Dubé montre que nous avons affaire à des enfants, le premier acte celui de l’exposition s’intitule « le jeu ». Le hangar qui sert de décor est aussi là où prend place le jeu de ces adolescents. L’auteur dépeint une ambiance de jeux interdits, les « notes mélancoliques » (36) que joue Moineau, la « caisse renversée […] représente le trône de Tarzan » (36), la cache dans le hangar tout cela renforce l’idée de l’enfance et ses distractions. En nous décrivant ces cinq jeunes Dubé brosse le portrait de l’adolescence, du rêve d’un monde meilleur, de l’éveil à l’amour, l’amitié, le besoin de regroupement, le désir de liberté, la crise identitaire, les conflits avec les parents.
L’adolescence est un passage difficile dans lequel l’enfant qui devient adulte se cherche. Souvent l’adolescent s’isole volontairement de sa famille et cherchera le réconfort auprès d’autres jeunes qui vivent le même drame. Dans « Zone » les cinq jeunes contrebandiers sont issus de familles pauvres et ouvrières. Leurs parents ne leurs témoignent pas vraiment d’amour, de valeurs ou de règles strictes. Ils sont de plus totalement absents de la pièce. Par conséquent les adolescents vont rechercher cela auprès des autres membres de la bande. Ils souhaitent aussi en quelque sorte une figure paternelle qui leur fournira des structures. Tarzan pendant un certain temps sera cette image de patriarche, il sera le chef qui donne des ordres auxquels il faut obéir. Tarzan en tant que père de famille fait tout ce qu’il peut pour les protéger.