L'absurdité de l'existence

518 mots 3 pages
Éternelle prisonnière de ses fades habitudes, la personne humaine existe souvent sans vivre, aveuglée par des illusions qui la privent de contact avec elle-même. Ces illusions sont de différentes natures: croyances, habitudes, adoption de la conformité comme mode de vie. Pourtant, quand s'impose à l'esprit la lassitude de cette routine, quand l'ennui s'insère dans la pensée ou encore quand ces illusions s'écroulent en raison d'une tragédie, l'humain se retrouve seul face à lui-même. Il prend conscience que ce monde familier lui demeurera à jamais étranger. Ces choses qui n'étaient vues que par le philtre de l'habitude redeviennent étrangères. Jamais ce monde ne lui appartiendra véritablement. À force de voir, il ne regardait plus, il s'était coupé de l'étrangeté du monde en s'aveuglant par ses propres fantasmes. "Ce monde est le mien", se disait-il. Maintenant, il est forcé d'admettre que rien ne lui appartient, pas même sa propre existence puisqu'il est condamné à la perdre. Le monde demeure absurde à l'intelligence humaine dans ses derniers retranchements.

Comprendre le monde pour un homme, c'est le réduire à l'humain, le marquer de son sceau. L'univers du chat n'est pas celui du fourmilier. Le truisme "Toute pensée est anthropomorphique" n'a pas d'autre sens. De même l'esprit qui cherche à comprendre la réalité ne peut s'estimer satisfait que s'il la réduit en termes de pensée. L'Homme ne peut plus fuir, il ne peut plus se mentir, il doit faire face à cette profonde solitude, à ce vide qui emplit son existence. Parfois il préfère nier, il redoute de comprendre le malaise qu'il ressent et qui le rend malheureux. Les existentialistes qualifient ce phénomène de crise existentielle. La personne constate que sa vie s'étale sur une courbe dont la seule issue est la mort. Elle qui vit orientée vers le futur, elle comprend que ce même futur est son pire ennemi, que chaque pas en avant la rapproche de sa destruction. Quoiqu'elle fasse, quoiqu'elle pense, quelles que

en relation