L'acte d'enfant sans vie
Mme Natalia Znamenskaya avait perdu son enfant au cours de sa 35e semaine de grossesse. En raison d'une particularité du droit russe, son ex-mari avait été inscrit sur l'acte de naissance comme père de l'enfant mort-né. La mère, certaine de ce que le véritable père ne pouvait être que le compagnon, promis à une fin imminente, dont elle partageait la vie depuis plusieurs années, demanda aux juridictions compétentes d'admettre sa paternité et de modifier en conséquence le nom de l'enfant mort-né. Sa demande n'a pas abouti au motif, dont aucun juriste français ne sera surpris, que l'enfant mort-né n'avait pas acquis de droits civils. Par un arrêt du 2 juin 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que ce refus avait constitué une violation du droit au respect effectif de la vie privée et familiale de la mère, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Un auteur (F. Sudre, op. cit.) a sévèrement reproché à cet arrêt d'avoir obscurci la ligne de partage entre les notions de vie privée et de vie familiale puisque,