L'adversaire
Le livre commence par une comparaison entre ce que faisait Jean-Claude Romain le jour qu’il assassinait sa famille et ce que l’écrivain faisait ce jour là. Lui aussi, il faisait des choses avec ses enfants et allait déjeuner chez ses parents. Ensuite on prend le point de vue de Luc Ladmiral, le meilleur ami de Jean-Claude. A ce moment là je croyais que le point de vue dans ce livre serait celui de Luc Ladmiral. Et ce n’est seulement quand je voyais la lettre signée par Emmanuel Carrère que j’ai compris que le point de vue serait celui de l’écrivain. Je ne comprenais pas pourquoi il n’avait pas choisi celui de Luc, l’ami trahi, car cela aurait été plus intéressant.
J’avais onze ans et je vivais aux Pays-Bas le jour que Romand a tué sa famille. Je ne connaissais donc pas cette histoire et nulle part dans ou sur le livre il n’y a écrit qu’il s’agit d’une histoire qui s’est réellement passée. En lisant le roman je me dis : « Dis donc on croirait presque que ça s’est vraiment passé ! » C’est seulement après que j’ai su en cherchant sur Internet que c’est une histoire vraie, ce qui change mon opinion sur le roman, qui était déjà positif d’ailleurs. Maintenant je comprends le point de vue. C’est celui d’un journaliste.
Fasciné par ce que Romand a fait Carrère n’a non seulement voulu écrire un roman sur son histoire mais aussi chercher à comprendre ce qui l’a poussé à faire ce geste et savoir qui est le vrai Jean-Claude Romand.
Le roman est plutôt un document car il suit le procès comme un journaliste et il nomme toutes les choses importantes qui se sont déroulés avant et après le drame. Quand même ces faits sont si prenants qu’on lit ce document comme un roman. C’est aussi ce que je pensais que c’était avant de découvrir la ‘vérité’ sur Internet, donc je ne m’en étais pas aperçu.
Carrère essaye de rester neutre. Il ne donne presque jamais son opinion et nous laisse interpréter les faits comme on