L'amérique de barack obama snobe-t-elle l'europe
La décision du président américain, Barack Obama, de renoncer à un sommet prévu entre l'Union européenne et les États-Unis au printemps constitue une rebuffade pour les Européens qui ont le sentiment d'être de plus en plus ignorés par Washington au profit de l'Asie, dans la nouvelle donne mondiale. «Ayant vécu les six premiers mois de l'administration Obama aux États-Unis, je me suis rendu compte à quel point l'Europe n'existe plus aux yeux des Américains. Sur ce plan-là, le président Obama est très représentatif de l'Amérique. Parce que l'Amérique s’intéresse plus que jamais d'abord à elle-même. Ses défis sont, aux yeux des Américains, avant tout d'ordre interne. C'est essentiellement un regard centré sur soi. Et quand l'Amérique s'intéresse au monde, c'est essentiellement à l'Asie comme rivale, et au Moyen-Orient, comme problème. Si l'Europe n'est plus un problème et si l'Europe n'est pas une solution, ou ne peut pas contribuer à la solution des problèmes auxquels l'Amérique fait face, pourquoi s'intéresser à elle?
L'Europe donne souvent le spectacle de ses divisions. Mais même quand elle s'unit, quand elle est « capable », par exemple lorsqu'elle dit la vérité au sommet sur le climat de Copenhague, elle n'est plus audible, et c'est cela qui est terrible. Au fond, ni l'Amérique, ni la Chine ne la prennent au sérieux. Je ne crois pas que ce soit un problème d'institutions européennes, compliquées, ou de traité de Lisbonne, je crois que c'est une question de volonté politique. On a nommé à la tête des nouveaux postes de l'Europe des gens au profil très bas. On les a choisis précisément pour qu'ils ne constituent pas des rivaux, pour les Nicolas Sarkozy, les Angela Merkel ou qui que ce soit d'autre. C'est ce que l'Amérique entend et voit. Dès lors, puisque les Européens eux-mêmes ne croient plus à l'Europe, pourquoi devrait-elle agir différemment?
Or si les grandes nations européennes sont suffisamment