L'anglettere
La Révolution anglaise du XVIIe siècle, école du puritanisme [3], école sévère de Cromwell, prépara le peuple anglais, plus exactement ses classes moyennes, à son rôle mondial ultérieur. A partir du milieu du XVIIIe siècle, la puissance mondiale de l'Angleterre devint indiscutable. L'Angleterre domine sur les mers et sur le marché mondial, qu'elle crée.
En 1826, un publiciste conservateur anglais décrivait en ces termes imagés le siècle de l'industrie : " L'époque qui s'ouvre sous nos yeux promet d'être le siècle de l'industrie… L'industrie dictera dorénavant les alliances internationales et nouera les amitiés internationales. Les perspectives qui s'ouvrent maintenant devant les Britanniques dépassent presque les limites de la pensée humaine. L'histoire ne leur offre pas de point de comparaison… L'industrie des fabriques anglaises produit vraisemblablement quatre fois plus d'articles que tous les continents pris ensemble, et celle des filatures de coton en produit seize fois plus que celles de l'Europe continentale. " (Beer, Histoire du socialisme en Angleterre, page 303). La colossale supériorité industrielle de l'Angleterre sur le reste de l'Europe et sur le monde entier formait la base de sa richesse et de son incomparable situation mondiale. Le siècle de l'industrie fut aussi le siècle de l'hégémonie mondiale de la Grande-Bretagne.
De 1850 à 1880, l'Angleterre devint l'école industrielle de l'Europe et de l'Amérique. Son monopole était, de ce fait, compromis. A partir de 1870 et des années suivantes, l'Angleterre commence visiblement à faiblir.