L'apologue et la littérature engagée
Zola écrit qu'il « aurait voulu aplatir le monde d'un coup de [sa] plume », en forgeant des fictions utiles.
Pensez-vous que la littérature, en particulier sous la forme de l'apologue, ait le pouvoir d'intervenir sur le monde et sur les consciences pour les transformer, à l'image du forgeron ?
Dès l'Antiquité, de nombreux auteurs, depuis Ésope au VIème avant JC jusqu'à Bernard Werber, ont recouru à l'apologue pour tenter de modifier la société en profondeur. En 1874, dans « Le Forgeron », paru dans le recueil Nouveaux Contes à Ninon, Émile Zola écrit qu'il « aurait voulu aplatir le monde d'un coup de [sa] plume », en forgeant des fictions utiles. Dès lors, peut-on considérer que la littérature, en particulier sous la forme d'apologue, ait le pouvoir d'intervenir sur le monde et sur les consciences pour les transformer ? Il convient donc de se demander si l'auteur d'un apologue est susceptible de bouleverser les mentalités. Certes, l'apologue peut avoir un certain impact sur la conscience des lecteurs, mais son influence demeure tout de même limitée.
La littérature d'idées, et en particulier l'apologue, permet à l'auteur de véhiculer certains concepts, de dispenser un enseignement à son lectorat. Tout d'abord, le type de littérature que l'on aborde dès l'âge le plus tendre est sans aucun doute le conte. Quelle petite fille n'a jamais rêvé de devenir une splendide princesse, semblable à la Belle au Bois Dormant du conte éponyme de Perrault, ou à l'héroïne de Blanche-Neige, de Jacob et Wilhelm Grimm ? De nos jours, seule la féerie demeure dans l'esprit des fillettes, mais au XVIIème siècle, les préceptes moraux n'étaient pas en reste, et permettaient de leur inculquer des valeurs telles que la chasteté (symbolisée par le sommeil, auquel met fin de baiser du prince charmant), la prudence (Le Petit Chaperon Rouge de Perrault en est une parfaite illustration), l'assiduité (la princesse Finette, dans