Un apologue désigne, en grec ancien, un récit ; puis il prend le sens de récit à portée moralisatrice : il est en effet accompagné d’une moralité. Pour Théon, rhéteur du IIè siècle, l’apologue est « une histoire fictive donnant l’image d’une vérité ». Pour Aristote, l’ « exemple » est un moyen de persuader l’auditeur : « il y a deux espèces d’exemples : l’une consiste à citer des faits antérieurs, une autre à en inventer soi-même. Il faut distinguer d’une part la parabole, d’autre part, les fables ». L’apologue est narratif : il divertit, frappe l’imagination, illustre (fabula : récit fictif) ; mais il repose aussi sur une démarche argumentative, il démontre, enseigne. C’est donc une forme d’argumentation indirecte : il est ludique, attrayant, mais aussi didactique. Exemple historique, parabole et fable sont trois formes de récits argumentatifs qui visent une vérité générale. L’exemple historique cite des actions illustres (celles de César par exemple) qui servent de modèles. La réalité des faits évoqués est attestée, par conséquent l’exemple joue comme un argument d’autorité. Dans la parabole, la leçon est donnée par comparaison. Les personnages ne sont pas particularisés : la parabole évoque des types généraux. Dans la fable, le récit rapporte une situation particulière ; les personnages sont symboliques, mais évoqués individuellement, et en général quelconques : c’est l’intrigue qui compte. Le récit est un des moyens de l’argumentation. A travers une histoire séduisante, amusante, une morale est proposée – son aspect rébarbatif est ainsi évité. Le fabliau (diminutif de fable) est, au moyen-âge, un court texte en vers, qui tire d’une brève histoire une leçon. Le conte va à l’essentiel, élimine les détails ; la structure de l’histoire est simple, les effets de dramatisation efficaces, le dénouement cocasse ; l’ensemble doit susciter le rire, tout en enseignant, en conservant une portée morale. Le conte comporte une histoire, appelée aussi argument ; personnages