L'appel au duc d'orléans
M. de Glandevès parti, je fis part à mes amis de l'objet de sa visite. Elle causa une grande inquiétude parmi eux. Ils se méfiaient du rôle que jouait M. de Mortemart et croyaient que le moment était venu de frapper le grand coup.
Je m'étais retiré seul dans mon cabinet lorsque M. Larréguy entra.
Je luis dis :
"Quelques députés s'occupent d'Henri V.Il faut leur ôter toute espérance. Il faut donc proclamer le duc d'Orléans et le proclamer de suite. M. de Mortemart viendra peut-être d'un moment à l'autre, il faut le prévenir et qu'il trouve l'œuvre faite."
Au même instant arrivent MM. Mignet, Thiers et Carrel.
"Allons, dis-je aux deux premiers et à Larréguy, mettez-vous là autour de cette table ronde, écrivez : le duc d'Orléans a fait ceci, il fera cela ; parlez de 1789 et de la souveraineté nationale, n'oubliez pas de ressusciter Jemmapes et Valmy et surtout n'oubliez pas son parapluie et son chapeau gris afin que l'on remarque le contraste avec les autres. Le style, comme il vous plaira ; j'y tiens peu si le fond est démocratique."
Ce chef-d'œuvre lu, revu et corrigé, partit aussitôt pour l'impression : Thiers se chargea du National, M. Mignet se chargea du Courrier, Larréguy du Journal du Commerce.
Voilà mon héros lancé. Mémoires de Laffitte, pp.177-178
d- "Charles X ne peut plus rentrer dans Paris…" Charles X ne peut plus rentrer dans Pairs : il a fait couler le sang du peuple.
La république nous exposerait à d'affreuses