L'appel du large de baudelaire
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,Le cœur gros de rancune et de désirs amers,Et nous allons, suivant le rythme de la lame,Berçant notre infini sur le fini des mers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partentPour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Charles Baudelaire est né en 1821 et mort en 1867. C'est un poète français.
Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité.
Comme le suggère le titre de son recueil les fleurs du Mal, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur et l'idéal inaccessible. Dans ses poèmes il a exprimé la mélancolie, le besoin d'un ailleurs, des sujets graves ou scandaleux. Il a aussi essayé d'extraire la beauté de l'horreur.
Le recueil les Fleurs du Mal a été publié en 1857 dans lequel figure L'appel du large.
Le titre de cette peinture est « Un bateau "Sexring" près de la paroisse de Stegen ». Elle a été faite par Peter Balke (1804-1887) au 19ème siècle. Elle est conservée à Paris, au musée du Louvre.
« suivant le rythme de la lame » « le fini des mers