L'architecture hospitalière
L’hôpital tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est véritablement apparu en France qu’au XIXème siècle lorsque le pays a connu son grand mouvement d’urbanisation et d’industrialisation. Mais si l’hôpital est de nos jours un équipement majeur de la cité, disposer d’un hôpital efficace, utile et adapté aux besoins et aux moyens de chaque époque -et qui serait aussi un « bel édifice »- n’est pas l’apanage du XXIe siècle, mais une véritable constante de l’histoire hospitalière.
Témoins de l’histoire de l’architecture comme de celle de la médecine, les édifices hospitaliers traduisent par leur conception architecturale les différentes fonctions que l’hôpital s’est vu attribuer au cours des siècles : espace spirituel de l’infirmerie monastique, modèle hiératique de l’hôpital général, symbole du pouvoir royal et placé sous le contrôle des administrateurs de la cité, architecture plus intime et vernaculaire de l’hôpital pavillonnaire, espace savant des hygiénistes et plus soucieux de l’humanité, ode à la prouesse technique de la clinique moderne fière de ses différente spécialités, massivité de l’hôpital-bloc et du centre hospitalier universitaire aux innombrables capacités, transparence enfin de la rue hospitalière ouverte sur le monde extérieur puis de l’hôpital tout entier soucieux d’être bien intégré dans son environnement tant urbain que social ; l’architecture hospitalière n’en finit pas de chercher à traduire le sens même de l’action sanitaire, sociale et éducative.
On peut cependant s’interroger sur les réalités qu’elle illustre. De toute évidence, la fonction hospitalière n’a pas toujours été connotée de la même manière, et n’a pas toujours poursuivi les mêmes objectifs. Du souci permanent de la vie et de l’égalité, à la pensée scientifique toujours plus pointue, en passant par la mainmise du pouvoir sur les franges déshéritées de la population, la crainte confuse de la marginalité et de la maladie, la vocation profonde de l’hôpital a