L'art de la guerre
"Rien n'est plus souple et plus faible au monde que l'eau.
Pourtant pour attaquer
Ce qui est dur et fort
Rien ne la surpasse
Et personne ne pourrait l'égaler.
Que le faible surpasse la force
Que le souple surpasse le dur
Chacun le sait.
Mais personne ne met ce savoir en pratique."
Cet état d'esprit, cette façon d'envisager un rapport de force entre deux adversaires, est le fondement de la philosophie de Sun Zi (Sun Tse, entre le Ve et le IVe siècle avant notre ère, en Chine).
C'est l'essence de la pensée Taoïste. Pensez à tous ces arts martiaux millénaires et emprunts de sagesse dont le principe est de vaincre l'ennemi par sa propre force, et vous comprendrez alors l'idée de cette citation, et de fait les stratégies de Sun Zi. Je vous rassure tout de suite, si je vous suggère la lecture de ce classique de stratégie, il n'en demeure pas moins que c'est largement insuffisant pour qui veut bien comprendre l'art de planifier.
Pas forcément parce que le livre est destiné aux militaires, mais surtout parce que les stratégies préconisées sont indirectes, parfois incomplètes, mais toujours universelles.
J'ai choisis quelques extraits de ce livre que je vous présente ici, j'indiquerais bien entendu la place de chacun dans le livre, découpé en articles (de 1 à 13).
Mais je commencerai par citer Gérard Chaliand (spécialiste des problèmes de stratégie), s'exprimant au sujet de l'art de la guerre :
"Le traité de Sun Zi concerne l'intelligence des rapports de forces et l'utilisation la plus rationnelle, voire la plus économe, des troupes [...]
Ses treize chapitres englobent et synthétisent les principes généraux devant guider la conduite d'un conflit [...]
S'il existe, pour mener la guerre, des principes généraux, il n'y a pas d'équation qui permettent de conduire à la victoire."
Premières analogies possibles avec les classiques d'échecs, le jeu lui-même est un