« L’Art en jeu »… ou comment l’Art occidental (XVIème / XXème siècles) est un jeu… C’est dans l’Italie de la Renaissance que l’artiste (peintre, sculpteur, architecte) est reconnu comme un homme de savoir et de savoir-faire. Il n’est plus un simple artisan, il est considéré comme un créateur. Peinture, sculpture et architecture deviennent des arts libéraux enseignés dans les universités. Un nouveau marché s’ouvre à côté de celui des institutions religieuses, un nouveau genre de commanditaires collectionneurs favorise l’affirmation de cette nouvelle identité de l’artiste. Soutenus par d’illustres et riches familles (les Médicis pour ne citer qu’eux), les artistes gagnent en liberté et donnent naissance à un nouveau système d’appréciation. Leurs créations deviennent des objets de contemplation, de désir, de plaisir. Dès lors entre Art et jeu, de féconds rapports s’établissent. Comme le jeu, l’Art fonctionne à partir de règles et de dispositifs, d’exercices et d’interprétations. Trois contrats définissent une œuvre - d’art . Le premier entre l’artiste et le commanditaire : le sujet de l’œuvre est fixé et correspond à un désir, à une attente du commanditaire et le tout devant notaire !!! Le deuxième contrat établit implicitement un lien entre le spectateur et l’œuvre : celle-ci doit être un spectacle et nous devons en être spectateur. Et le troisième est celui qui relie l’artiste à son œuvre : construire et réaliser son projet artistique . Voilà pour la théorie !!! Car ces trois contrats, ces trois règles (du jeu…) sont souvent faits pour ne pas être respectés !!! Les règles sont détournées par l’artiste et c’est un fait, il s’amuse !!! L’artiste ne respecte pas la volonté du commanditaire ; de spectacle, l’œuvre devient « spectatrice » et le spectateur devient « spectacle » pour l’œuvre…ENONCIATION (du projet) / TRANSGRESSION (de ce même projet), c’est de ce jeu que procède l’Art. ŒUVRE D’ART = ENONCIATION + TRANSGRESSION L’artiste joue avec le réel, qu’il déjoue la