L'art est fait pour troubler, la science rassure
L’art est fait pour troubler, la science rassure.
Georges Braque
L’intérêt de cette proposition est qu’elle peut certainement être défendue dans le sens où elle est énoncée, mais qu’il est aussi possible d’argumenter son contraire : « La science est faite pour troubler, l’art rassure » ! C’est ce double versant que nous allons essayer de développer dans notre propos.
Premièrement, prenons cette affirmation dans son sens premier, c’est-à-dire que l’art est fait pour troubler et que la science rassure. Selon le dictionnaire, « L'art est la création-invention, au niveau du mécanisme de la pensée et de l'imagination, d'une idée originale à contenu esthétique traduisible en effets perceptibles par nos sens. » L’art trouble parce que quand on se trouve devant une peinture à contempler, une musique à écouter, une poésie à lire…, nous sommes amenés à nous poser des questions fondamentales. Nous réfléchissons sur le pourquoi de l’existence, de sa représentation et de son utilité. Si l’art parle de la réalité, il en donne souvent une autre image, inattendue, voire même improbable dans le cas du surréalisme par exemple. Sur la base de cette image, nous nous faisons nos propres idées sur ce que nous y voyons en l’interprétant à notre manière comme bon nous semble. La peinture, la musique, la poésie… proposent une porte d’entrée, mais elles n’imposent pas une interprétation unique. En ce sens, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse ou interprétation dans l’art. Chacun est libre de penser ce qu’il veut à propos de ce qu’il voit. Mais lorsque nous nous faisons ces idées, nous ne savons pas si elles sont vraiment réalistes vu qu’elles sortent tout droit de notre imagination. On ne sait même plus si ce que nous pensons a encore du sens ou pas. L’art ne parle pas à notre raison, mais à nos sentiments, nos vécus, notre imagination… L’œuvre d’art qui nous touche est celle qui nous trouble dans notre perception du monde, non pas au sens qu’elle