L'art peut-il se passer de règles ?
Introduction
1) De quelles règles parle-t-on en art ?
2) De qui parle-t-on lorsqu'on parle « d'art » ?
3) Dé passement. Une façon hégélienne de concevoir le rapport aux règles.
4) Les règles et notre façon de définir l'art.
Conclusion
INTRODUCTION
L'art étant le domaine de la créativité et de la spontanéité, il paraît, au premier abord que c'est le propre de l'artiste de se passer de règles, d'aller vers le nouveau. Pourtant toute chose a des règles, les sociétés, les jeux, même ceux du hasard, les métiers (les arts sont d'abord de métiers). On dit parfois « c'est fait dans les règles de l'art ». Le terme latin « regula », faisait allusion a cet instrument qui nous permet de tracer une ligne droite (tout comme le terme norme vient de « norma », l'équerre). Une question historique se présente alors en parallèle : cette dernière expression fait allusion à un art classique, fait justement selon de règles bien précises, comme la tragédie antique ou la peinture du moyen âge ? Si la question était posée par rapport à ces périodes, la réponse négative s'imposerait. Mais dans la modernité l'art est vu comme un domaine de liberté. Nous allons considérer cette façon de voir l'art, sous l'impératif de création, d'aller vers l'inconnu, comme le voulait un Baudelaire.
Se passer de règles voudrait dire que l'art se met en dehors des carcans que la culture d'une société lui impose. Cela paraît nécessaire pour faire œuvre de création. Mais jusqu'à quel point ce « en dehors » est possible ? Même révolutionnaire, même avant-gardiste, un art est l'art d'une société humaine, avec ses langages et ses codes, en dialogue, voire en opposition à elle, mais jamais entièrement en retrait. Jusqu'à quel point l'artiste peut-il se placer en dehors de ces contextes qui donnent signification à son œuvre ? Mais s'agit-il proprement de « règles » ? Quel est le rapport de l'activité artistique aux règles ? Quelles sont ces règles ?
1) De quelles règles parle-t-on en art ?