Introduction : A l’artificiel, on oppose souvent le naturel, entendant par là que ce naturel est plus authentique, plus vrai que l’artificiel. Mais notre condition est-elle du côté du naturel ou de l’artificiel ? Sommes-nous entièrement défini par un conditionnement social et culturel ? «L'homme est-il un être d'artifices ?» Nous verrons tout d’abord la manière dont la culture nous conditionne, avant de montrer que nous sommes aussi produits d’un dépassement de ce conditionnement initial ; enfin, si nous sommes des êtres en devenir, peut-on nous enfermer dans le cadre étroit d’un déterminisme culturel ?

1/ Nous sommes des êtres artificiels, définis par notre culture, dans la mesure où notre être n’apparaît qu’au sein d’une société qui nous forme et fait de nous des hommes et des femmes.
- Nos comportements et nos façons de penser sont modelés par notre culture : o Celle-ci est un ensemble de choix arbitraires et conventionnels, propre à une civilisation donnée, et apprise par un apprentissage social : ce que nous serons à l’âge adulte correspondra donc à cette acculturation initiale. o Notre pensée est en grande partie modelé par le langage : « nous pensons un univers que notre langue a d’abord modelé » (Benveniste) Même les jugements que nous croyons les plus personnels sont sans doute le reflet de ce contenu implicite du langage qui nous pousse à penser dans telle ou telle direction. o De la même manière, les règles sociales s’impose à nous sans que nous les ayons précisément choisies, nous les avons apprises passivement et nous aurions du mal à les remettre en question.
- La culture définit au moins notre dimension historique : face aux autres peuples, notre identité en tant que nous sommes français, nés à l’ère moderne, dans un monde où domine la pensée matérialiste et la techno science s’oppose à celle d’un homme né aux alentours du XIIème siècle, pétri de culture chrétienne, vivant dans la société féodale, et se représentant le monde de manière