L'avare - moliere
Ici Moliére va denoncer l'emportement du personnage et son obsession à la fois pathétique et burlesque de l'argent avec une scène très théâtrale, qui prend à parti le public : la double énonciation, le public à la fois spectateur et acteur. Il utilisera des oxymores, figure qui établit une relation de contradiction entre deux termes qui sont coordonnés l'un à l'autre (ici, le sémantisme du nom commun « argent » s'oppose à la valeur de l'adjectif qualificatif épithète « pauvre »
Il va aussi utiliser des termes qui expriment un attachement affectueux pour un objet comme si c’était une personne : l'argent identifié à « mon cher ami » [« sans toi il m'est impossible de vivre (...) on m'a privé de toi »]. On joue aussi le jeu de la personnification, de la personnalisation : la cassette est assimilée par Harpagon à un être aimé.Moliere va aussi faire le Parallélisme , symétries ou constructions parallèles de 2 termes (par exemple, « riche ami »/ « mon pauvre argent ») La constructions grammaticales parfaitement symétriques : « on m'a coupé la gorge//on m'a dérobé mon argent » (pronom personnel indéfini « on » + pronom personnel réfléchi « m' » en position de complément d'objet indirect + verbe (passé composé du mode indicatif) + syntagme nominal COD « la gorge », « mon argent » (avec redondance des phonèmes géminés - voyelles ouvertes [o] et [a] + consonne gutturale [r] et palatale mdéiane [j])
On voit aussi l’apparition des hyperboles: « je n'en puis plus; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. » - l'hyperbolisation du propos met en relief le délire de persécution de Harpagon -
Au fur et à mesure le discours de Harpagon se développe en faisant se succéder des indications de plus en plus fortes (alignement continu d'affirmations de plus en plus désespérées, calamiteuses, noires : le vol est assimilé à un « crime ») Un jeux subtils de sous-entendu : jeu de mots sur l'opposition des verbes « déterrer » (la cassette était enterrée