L'axe corporel
L’axe corporel
Après la seconde guerre mondiale, Ajuriaguerra et André-Thomas s’intéressent déjà à l’axe corporel. Ils constatent que dans l’ordre phylogénétique, les vertébrés ont d’abord été un axe avant d’être pourvus de membres. Leurs travaux associent précision anatomique et physiologique et finesse d’observation.
Mais ce sont surtout André Bullinger et Geneviève Haag qui chercheront à mettre en évidence les liens entre axe corporel, tonus, postures, environnement et sensorialité. Leurs travaux intéresseront également la pathologie : ils étudieront les dysfonctionnement tonico-posturaux tonico-moteurs au travers du déficit visuel et de l’autisme, et proposeront des modes d’évaluation et de travail thérapeutique à médiation corporelle centrés sur ces pathologies.
Sur le plan anatomique, l’axe corporel est constitué du tronc, du cou et de la tête.
« L’axe corporel [ est le ] point d’appui à la fois physique et représentatif de l’action finalisée ».
L’axe corporel ( et son tonus ) est le point d’appui indispensable aux fonctions instrumentales. Mais en plus, l’axe corporel permet et donne lieu aux élaborations psychiques. L’axe corporel est le point d’ancrage du moi corporel, de la représentation du corps. Il intervient dans l’organisation des stimulations issues de l’environnement.
« La constitution de l’axe corporel avec son ajustement tonique complexe, la mobilité qu’il offre va permettre de relier les différents espaces dans lesquels l’enfant déploie ses moyens instrumentaux. Cet espace unifié est celui de la préhension. [...] L’axe corporel comme point d’appui représentatif constitue une étape importante dans le processus d’individuation et rend possible les activités instrumentales. Il fait de l’organisme un lieu habité. » ( La genèse de l’axe corporel , quelques repères, A. Bullinger, Enfance n°1,