L'eglise en occident (x-xiiie siècle)
A/ L'Eglise aux mains des laïcs
L'évolution de l'Eglise aux Xe et XIe siècles est indissociable des transformations politiques. La désintégration de l'ordre public provoque l'accaparement par les laïcs (rois, comtes, seigneurs) des biens ecclésiastiques. Dans l'ensemble de l'Occident, souverains et seigneurs nomment eux-mêmes les évêques ou exercent de fortes pressions pour imposer leur candidat, et certains choix se révèlent scandaleux. D'où le relâchement des moeurs et les deux grands maux du temps : la simonie (trafic et vente des sacrements, des dignités et des objets ecclésiastiques) et le nicolaïsme (dépravation des moeurs du clergé, se manifestant notamment par le refus du célibat). Même une partie du clergé régulier tombe sous la tutelle du pouvoir laïc.
Pour défendre leurs domaines fonciers, les clercs s'insèrent dans le système féodo-vassalique. Évêques et abbés deviennent des seigneurs, prêtant hommage aux puissants et s'entourant à leur tour de vassaux. La seigneurie ecclésiastique est quasi-identique à la seigneurie laïque, l'évêque conduisant même parfois ses hommes à l'ost royale ou princière.
Dès la fin du Xe siècle sont toutefois entrepris des efforts pour