L'eglise en tant qu'une
Travail sur le cours du professeur Benoît-Dominique de la Soujeole « L’Eglise en tant qu’une »
Comparer la présentation de l’unité de l’Eglise par la comparaison corps-âme et par la pensée en binôme.
L’ecclésiologie de Bellarmin fondant l’unité de l’Eglise dans une certaine analogie du corps et de l’âme et l’eccésiologie qui tente d’approcher cette même unité par la pensée en binôme sont redevables d’un certain contexte historique et philosophique. Préalablement à l’exposition des grands axes de chacune de ces ecclésiologies, mon travail s’emploiera donc à dégager, pour chacune d’elle, son contexte respectif. Cela permettra de mettre à jour les difficultés auxquelles elles ont cherché à répondre et celles sur lesquelles elles ont butées.
Dans une reprise synthétique je tenterai alors de conclure en identifiant le foyer théologique où ont pris naissance les orientations décisives de ces deux ecclésiologies.
Le contexte historique, philosophique et théologique
La définition de l’Eglise comme corps et âme dont Bellarmin s’est fait le champion doit être articulée au contexte qui la vit s’épanouir. Historiquement, et en résumant à grands traits, on peut dire que ce contexte est celui où la structure organique de la société promue par le féodalisme opère une mue radicale qui accouchera du triomphe de l’individualisme sur lequel la philosophie politique et l’Etat moderne s’édifieront dès Hobbes. L’affirmation du pouvoir royal au dépens des seigneurs féodaux, l’affirmation d’autonomie des grandes villes, le mouvement conciliaire, les grandes découvertes des explorateurs seront les premiers prodromes de ce renversement de perspective qui retentiront sur les mentalités, suscitant des aspirations toujours plus particulières et singulières, désencastrées des grands ensembles collectifs. Ce mouvement historique est accompagné d’un lent travail de sape du nominalisme qui au sortir du Moyen-Age relègue dans des sphères d’abstractions toujours plus