L'embrayeur de violence
Quel est le point de départ de ce processus ?
Un paysan du Bocage se trouve pris dans la répétition des malheurs. Cette conception du trouble comme une répétition de malheurs est relativement proche des théories psychanalytiques. Selon ces dernières, le patient est pris dans la répétition de souvenirs, et le but de la psychanalyse est alors de mettre du souvenir là où il n’y avait que de la répétition. Il faut dépasser cette répétition afin d’élaborer complètement.
Quand un individu est en but à une série de malheurs,il s’interroge sur le sens de cette accumulation de déconvenues. - Il attribue ses malheurs à lui-même, au hasard (« c’est la malchance »), ou encore à Dieu. Ceci nécessite une certaine énergie psychique qui peut même parfois le sortir de la répétition. - Ou alors il se sent impuissant pour mobiliser suffisamment d’énergie, et dans ce cas là il a tout lieu de penser qu’il est l’objet d’une persécution intentionnelle de la part d’un sorcier peut se tourner vers un désorceleur, qui est un être humain pourvu d’une force surnaturelle (// thérapeute, dont la force réside dans son savoir théorique et les outils pratiques dont il dispose).
Le paysan doit ensuite formuler sa demande, comme dans n’importe quelle thérapie. Le code particulier du Bocage lui interdit d’aller lui-même au devant du désorceleur, car il n’est en aucun cas habilité à se qualifier lui-même d’ensorcelé. C’est au travers d’un tiers que la demande doit être faite (e.g. un ami, un voisin, etc.). Ce dernier peut soumettre l’hypothèse d’ensorcellement au désorceleur. Celui-ci sera le seul capable de décider du diagnostic final.
Le premier contact entre ensorcelé et désorceleur
Une autre règle exige que lors de la première rencontre, la plainte ne soit pas énoncée à la première personne (« Je suis ensorcelé