L'embrigadement dans une société totalitaire
Fiche de lecture de l'ouvrage de Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Christian Ingrao et Henry Rousseau, qui propose une étude comparative aussi bien temporelle que spatiale des deux guerres mondiales.
2115 mots (approx. 5.3 pages), 0 sources, 2008, 5,95 €
Fiche de lecture № 3383 | détails |
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Résumé
Le plan de l'ouvrage reflète le souci évident des auteurs de ne pas circonscrire la violence de guerre au seul champ de bataille, objet de la première partie de l'ouvrage.
La seconde partie montre que la radicalisation de la violence du champ de bataille n'épargne pas les civils bien au contraire : la totalisation des conflits ayant entraîné l'estompage des frontières entre militaires et civils, il existe une interaction entre la violence du champ de bataille et la violence contre les populations.
Quant à la troisième et dernière partie de l'ouvrage, elle a le mérite de présenter conjointement la réaction des populations civiles et militaires face à la mort en soulignant la persistance des pratiques funéraires traditionnelles en temps de guerre.
Extrait du document
Les pratiques d'extrême violence qui laissent supposer une « brutalisation » des combattants semblent surtout attestées sur les fronts orientaux et pacifiques. Dans son article, Nicolas Werth entend tester les notions de « banalisation » de l'expérience de guerre et de « brutalisation » des comportements des combattants dans le cadre non seulement de la dissolution de l'armée russe mais aussi de la guerre civile. Or les violences commises en Russie entre 1916 et 1921 doivent être étudiées au prisme du processus révolutionnaire. La révolution est peut être « fille de la guerre » mais la paix de Brest-Litovsk est signée le 3 mars 1918. Il s'agit donc avant tout de violences révolutionnaires éloignées du champ de bataille. Pavel Polian, quant à lui, semble avoir