L'enlèvement d'hélène
L’enlèvement d’Hélène de Guido Reni e été commandée par le Roi Philippe IV d’Espagne vers 1626. Il a probablement été acquis par la reine Marie de Médicis avant 1631. Il fut saisi à la Révolution dans l’hôtel parisien de Louis Phélypeaux de la Vrillère. En effet, cette scène raconte la légende d’Hélène. Fille de Zeus transformé en cygne et de Léda, elle épousa Ménélas, roi de Sparte. Mais Pâris, à qui Aphrodite avait promis Hélène s’il la jugeait plus belle qu’Héra et Athéna, arrive à Sparte, en compagnie d’Énée selon certains auteurs, et profite de l’absence de Ménélas pour l’enlever et la ramener à Troie. Ménélas engagea toute la Grèce, afin de récupérer Hélène, dans la guerre de Troie.
Guido Reni propose ici une version totalement différente de l’iconographie traditionnelle du thème, médiévale ou raphaélesque, qui montre Pâris, accompagné de soldats, enlevant Hélène de force et la contraignant à monter sur son bateau, iconographie reprise par Romanelli et l ‘ensemble des peintres de la période moderne. Dans un premier temps, nous allons étudier ce tableau en tant que commande. Dans un second temps, nous allons voir de quelle manière Guido Reni propose une version plus « amoureuses » de cet enlèvement. Enfin, dans un dernier temps, nous verrons quel procédé Reni utilise pour représenter le mythe idéal de la beauté antique.
Ce tableau, dont le nom d’origine était Ravissement d’Hélène a été fait pour le roi d’Espagne, arrêté par les circonstances en Italie, transporté à Paris, puis exposé au Musée Napoléon, eut le plus heureux succès lorsqu’il parut ; Félibien en fait la description avec complaisance, et le regarde comme un des meilleurs ouvrage du Guide ; le temps ne lui a pas conservé la même place ; et quoiqu’on y trouve une foule de détails remplis de charme et de grâces, la faiblesse de la composition et de l’expression, la froideur et le ridicule costume de Pâris lui ont fait perdre une