"L'ennemi" et "harmonie du soir": deux poèmes revelateurs de l'oeuvre de baudelaire
Cette construction reflète son cheminement, sa quête : spleen et idéal, tout d'abord, constitue une forme d'exposition ; c'est le constat du monde réel tel que le perçoit l'écrivain. Baudelaire s'aventure ensuite dans les drogues (Le Vin) avant de se tourner vers l’amour et les plaisirs physiques (Fleurs du Mal). Après ce double échec vient la révolte contre l'absurdité de l'existence (Révolte) qui, elle aussi s'avérant vaine, se solde par La Mort.
Les poèmes « Ennemi » et « Harmonie du soir » imprégné de l’état d’âme baudelairien, se font l’écho de l’esprit de « Spleen et Idéal » et le reflet de l’œuvre toute entière.
Dans le sonnet « L’ennemi », Baudelaire présente son angoisse constante du temps qui passe, composante majeure du spleen baudelairien. L’Ennemi y désigne le temps impitoyable qui « mange la vie » et « ronge le cœur » du poète. Le poète y décrit les saisons de sa vie : qui fut tantôt un été bouleversé par les intempéries, tantôt un automne morne et morbide, puis un printemps élans d’espoir et de rêve dévasté par un hiver glacial et destructeur. La jeunesse du poète est un été ravagé par les vicissitudes du temps ponctué par une alternance d’ombre « ténébreux orage » et de lumière « brillants soleils ». Cette alternance est métaphoriquement celle de l’espoir et du désespoir, des élans vers l’idéal et du poids du spleen. Il ne reste que « peu de fruits vermeils » (v.4). Il faut alors tout réparer avec des pelles et des râteaux mais le temps est impitoyable est lui prépare toujours son « tombeau ». Malgré tout, le poète garde un