L'etat
1. L'autorité de l'Etat a-t-elle pour origine la violence ?
Si l'autorité de l'Etat repose sur l'obéissance des citoyens, d'où tire-t-il sa légitimité ? Suffit-il d'invoquer un état de fait, comme la prise de pouvoir par la violence ? Si la crainte de représailles était la seule raison d'obéir, qu'est-ce qui pousserait des citoyens non seulement à obéir, mais à vivre ensemble ?
Tel est le fameux paradoxe de La Boétie. Aucune autorité, aucun pouvoir ne peuvent se maintenir à l'existence, s'ils ne s'appuient pas sur le consentement de ceux qui en supportent le joug. Il faut donc supposer que l'avantage contrebalance suffisamment les inconvénients de vivre dans un Etat. Cela signifie notamment que l'autorité de l'Etat ne peut reposer sur un simple état de fait, mais qu'il suppose au contraire l'adhésion librement consentie des citoyens.
Inversement, sans un tel consentement, aucun déploiement de force, aucun régime de terreur ne peut être sûr de conserver durablement le pouvoir, s'il ne s'efforce de transformer l'état de fait en état de droit (voir Rousseau, Le Contrat social).
2. Quelle est la légitimité de l'autorité de l'Etat ?
L'autorité de l'Etat serait-elle donc fondée sur un droit légitimé par la coutume et la tradition ? Ce ne serait plus la crainte de l'oppression qui contraindrait le citoyen à l'obéissance, puisque la