L'exotisme dans les "lettres d'une péruvienne"
Exposé : l’exotisme dans les Lettres d’une péruvienne
Introduction : l’exotisme en littérature
L’exotisme tel que le définit le Dictionnaire des termes littéraires aux éditions Champions Classiques: «(du grec exôtikos: étranger, extérieur) généralement: culte de ce qui est étranger et éloigné, en littérature: l’exotisme prend souvent la forme d’objets, de tableaux, ou de personnes dotées d’une mystérieuse force d’attraction, laquelle peut également puiser dans le dépaysement suscité par la distance qui sépare l’univers représenté et celui du lecteur».
Aussi, nous nous demanderons :
L’exotisme des Lettres d’une péruvienne est-il un artifice purement esthétique ou au contraire, par l’apport d’autres espace-temps, et à travers un personnage exotique, amène-t-il une perception et une représentation originales des relations et correspondances amoureuses?
I L’exotisme farde l’amour souffrant
Une souffrance exportée et rendue fascinante
Le décor grandiose de la scène d’exposition : «les cent portes», «ornements précieux», «lames d’or» (lettre I) pour décrire la richesse du temple du Soleil. Aussi Zilia parle des «trésors de l’Amour» (lettre II), l’Amour avec un grand A, comme le Soleil avec un grand S.
L’utopie
[…]
La naïveté du regard
L’ingénuité de Zilia est stylistiquement soulignée par des périphrases : «du feu de leur tonnerre» pour les fusils (lettre I), «ces maisons flottantes» (lettre VI) pour la flotte espagnole, «une liqueur rouge semblable au maïs» pour le vin (lettre VII), «une espèce de canne percée» (lettre VII) pour la longue-vue, «cette ingénieuse machine qui double les objets» et «cette machine ou cabane, je ne sais comment la nommer, je la sentis se mouvoir et changer de place» (lettre XII) pour le miroir, et le carrosse, «de petites figures qu’on appelle lettres, sur une matière blanche et blanche que l’on nomme papier» (lettre XVI). A noter l'utilisation systématique des démonstratifs,