La construction de l'Europe
Malgré l'échec de la Communauté européenne de défense (CED), la construction européenne prend un tour décisif avec la mise en chantier de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) au début des années 1950, et surtout avec le traité de Rome de mars 1957, qui institue la Communauté économique européenne à six (France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Italie et République fédérale d'Allemagne). Au cours des années 1960, l'instauration de la détente autorise l'élargissement du Marché commun à la Grande-Bretagne, à l'Irlande et au Danemark (sommet de La Haye, décembre 1973). La Communauté à six se transforme officiellement en Europe des Neuf. Avec l'entrée en vigueur du système monétaire européen en mars 1979, puis avec l'adhésion de trois nouveaux membres (Grèce en 1981 ; Espagne et Portugal en 1986), la CEE prend une nouvelle dimension. Elle affirme désormais une véritable ambition européenne, confirmée par la signature du traité de Maastricht en 1992, la mise en œuvre du grand marché unique à partir de 1993, et par l'entrée dans l'Union, le 1er janvier 1995, de trois nouveaux États : l'Autriche, la Suède et la Finlande. Le 1er mai 2004, l'Union européenne connaît un nouvel élargissement, avec l'adhésion de dix nouveaux pays : Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie.
L'Union européenne
En substituant officiellement à la Communauté européenne une Union européenne (UE) dotée de compétences notablement élargies, le traité de Maastricht, signé le 7 février 1992 par les chefs d'État et de gouvernement des douze pays membres à cette date (« Europe des Douze »), avait marqué une étape importante dans le processus de la construction européenne. L'Union européenne dessinée par le traité de Maastricht comprenait 3 axes ou piliers, à l'intérieur desquels les processus de décision sont bien différenciés. En premier lieu, une Union