L'homme qui marche
Elle représente une homme immense, extrêmement fin, en train de marcher seul au milieu du vide. On voit tout d’abord des jambes disproportionnées par rapport au reste du corps.
Son corps est entièrement bosselé, comme s’il avait été mal modelé. L’individu n’a pas de visage, ni de cheveux, aucune identification, excepté le titre, ne permet de déterminer son identité ou même son sexe. Courbé en avant, il avance péniblement comme s’il portait un poids sur les épaules. Ses pieds sont d’ailleurs collés au socle, renforçant encore plus l’impression de difficulté de ses mouvements.
Un profond sentiment de malaise et d’effroi se dégage de l’œuvre.. L’être humain est seul avec lui même, semble ainsi nous dire la figure, seul, et fragile.
Cette fragilité, on la perçoit très distinctement dans la structure filiforme de la sculpture, avec ses membres maigrelets et étrangement bosselés. Dans l’imaginaire de l’époque, cette œuvre squelettique ne pouvait évoquer qu’une seule chose : la Shoah. Les images des déportés juifs sortant des camps d’extermination marquaient encore fortement les esprits, choquant les mœurs et entachant la nature humaine d’horreur. Ces images ont toutes autant marqué Giacometti, qui exprime ainsi par la sculpture la violence de l’angoisse existentielle qui l’assaillait. Sa figure est fragile, seule, bosselée mais continue avec acharnement de résister à la mort -acharnement symbolisé par la marche pesante de l’Homme, qui continue d’avancer coûte que