L'humanisme
Les occurences du mythe
Achille est nommé aux vers 11 et 41, mais il apparaît dès le vers 6 avec l’allusion à l’enfant de Thétis et Pelée. Sont consacrés à Achille les vers 5 à 11, puis les vers 41 à 48. C’est beaucoup. Et c’est d’autant plus important que Ronsard prend la peine de rappeler l’histoire mythologique d’Achille.
Le rappel du mythe d’Achille
Ronsard rappelle d’abord sa naissance et son enfance des vers 5 à 11, puis ses exploits des vers 41 à 48 avec les victoires contre Troille, Hector, Sarpedon. Certes Homère le fait mourir avant la chute de Troie, mais Achille est bel et bien un personnage capital de l’Iliade, car il a réussi à vaincre Hector, le plus grand des héros troyens.
Une référence mythologique d’autant plus importante qu’elle structure l’extrait
Achille apparaît au début et à la fin de l’extrait. C’est même cette référence qui permet de « découper » le premier moment du discours. En humaniste, Ronsard consacre toute la première partie de son poème à la référence antique, c’est-à-dire au prince et à son modèle mythologique, avant de passer au prince chrétien et de terminer sur le modèle biblique de l’idéal royal : David.
L’importance d’Achille est renforcée par le travail poétique de Ronsard sur le mythe
Selon la légende, Achille est plongé dans les eaux du Styx par sa mère, qui le tient par le talon. Mais Ronsard préfère à l’eau une autre version : celle de la « brûlure ». Pourquoi ? D’une part parce que c’est une image plus violente : c’est un roi qui sort de l’ordinaire. Bien sûr cette immersion a à voir avec le baptême, mais c’est un baptême plus violent, celui des martyres. Par cette image, Ronsard procède selon la démarche du syncrétisme humaniste : l’allusion mythologique est aussi une allusion chrétienne, et à travers Achille, c’est l’image d’un prince chrétien que construit Ronsard.
D’autre part, cette allusion à la « brûlure » est aussi l’image d’une épreuve initiatique. Le feu,