L'identite pofessionnelle
Yvon Bazin, Francis Alföldi et Didier Lépine. Trois histoires d’éducateurs, trois cheminements différents pour la même passion du métier. Un travail qui ne nécessite peut-être pas la vocation mais demande qu’on l’aime pour être bien fait. Le premier atteint par l’âge de la retraite a fini ; le second est possédé par un enthousiasme communicatif ; le troisième après bien des pérégrinations cherche encore à découvrir
Mémoires d’un éducateur modèle
Yvon Bazin a commencé le métier au début des années soixante comme « préstagiaire » dans les centres plus ou moins fermés d’alors. Même s’il conserve quelques souvenirs nostalgiques de cette époque il ne souhaite pas du tout en voir revenir les excès. Il a terminé une carrière bien remplie comme directeur départemental de la PJJ
« Les établissements qui existaient, au début des années 60, au sein de l’administration qui s’appelait encore à l’époque l’Éducation surveillée, avaient été conçus pour répondre à l’ordonnance de 1945 sur l’enfance délinquante. Ce texte demandait aux magistrats de sanctionner les jeunes délinquants en fonction de la gravité de l’acte commis, mais aussi en fonction de leurs possibilités d’évolution. Il fallait donc déterminer la nature de leur personnalité. D’où le passage par les Centres d’observation publics (COPES) qui devaient, en 6 mois, donner une appréciation sur les capacités d’amendement du jeune et déterminer son orientation soit vers un établissement de formation (IPES), soit vers un internat si le jeune travaillait déjà (appelé aussi foyer de semi-liberté).
Le premier centre où j’ai travaillé en 1961 était celui de Savigny : j’avais répondu à une petite annonce qui demandait des contractuels. Le premier matin où je suis arrivé, j’ai été très surpris : une fois le portail ouvert deux cents jeunes en bleu de travail et grosses chaussures, entourés de leurs éducateurs et instructeurs techniques, tous en rang, et ce claquement de talon quand le surveillant