L'identite

9506 mots 39 pages
IDENTITÉ IDENTITÉ Gottlob Frege (1894) a observé que l’identité est indéfinissable: «Puisque toute définition est une identité, l’identité elle-même ne saurait être définie.» Le même (to auto , idem ) appartient à la liste des «transcendantaux» médiévaux, c’est-à-dire que, dans un autre langage, l’identité est une notion d’ontologie formelle, comme ens ou unum . Elle est transversale à tous les modes du discours; sa généralité et son abstraction sont encore plus élevées que celles des oppositions catégoriales [cf. CATÉGORIES]. Cette prééminence a comme contrepartie une relative indétermination; il y a une difficulté intrinsèque à saisir l’identité, sur les plans les plus divers – logique et métaphysique, psychologique, anthropologique – et l’explication de l’identité consiste à mettre en évidence un certain nombre de paradoxes. Ainsi que l’a écrit John Austin (Truth , 1961), «même», «réel» ou «entité» sont des mots dont l’usage négatif est mieux repérable que leur emploi directement assertif. Ils fournissent les soubassements de la sémantique de la langue – de la compréhension du monde, de soi et de l’autre –; mais leur propre signification reste obscure. 1. Philosophie Étant donné le caractère difficilement définissable de l’identité, plutôt que d’établir un historique des théories et des métaphysiques (Schelling, Hegel) concernant ce concept, il est préférable de dégager les enjeux conceptuels qu’il recouvre. En fait, la théorie de l’identité se présente, pour une large part, comme un ensemble de tentatives en vue d’en déterminer le sens. Ou le non-sens: tel fut le propos de la critique de David Hume. Signification de l’identité À quelle expérience, demande Hume, se réfère l’idée d’identité, étant entendu qu’à toute «idée» une «impression» empirique doit correspondre? La singularité de chaque objet nous procure l’idée d’unité (au sens d’unicité), non celle d’identité. Et la pluralité des objets nous fournit celle de multiplicité, mais on ne pourra

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