L'illusion comique
Lorsque Corneille écrit cette pièce, il a 29 ans et a déjà écrit sept autres pièces de théâtre dont des tragédies et des comédies. L’Illusion comique marque un tournant dans la carrière littéraire de son auteur puisqu’après l’avoir écrite, Corneille n’écrira plus que des tragédies (sauf Le Menteur, 1643). Cette pièce peut alors apparaître comme l’aboutissement d’un apprentissage dans lequel l’auteur laisse éclater sa virtuosité littéraire. S’il n’est pas déplacé de parler de « virtuosité », c’est que Corneille condense dans cette pièce tous les genres théâtraux : « Le premier acte n’est qu’un prologue » qui s’inspire de la pastorale. « Les trois suivants font une comédie imparfaite » avec son personnage de commedia dell'arte, Matamore. Cette « comédie imparfaite » évolue vers une tragi-comédie avec ces épisodes de rivalité, d’emprisonnement et de mort. « Le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie ». L’Illusion comique résume donc tout l’univers théâtral ; à travers cette pièce Corneille démontre qu’il maîtrise tous les genres théâtraux.
Un père (Pridamant) cherche son fils qu'il n'a plus vu depuis 10 ans, il sera amené dans la Grotte d'un magicien qui a le pouvoir de lui montrer la vie de son fils durant le temps où il ne l'a plus vu.
Acte Ier [modifier]
Le premier acte commence à l’entrée d’une caverne qui ressemble à une grotte où se présentent deux personnages : Pridamant, un père éploré par la disparition de son fils (Clindor) et Dorante à qui il explique les causes possibles de cette disparition. Dorante veut lui présenter un magicien qui serait capable de l’aider (sc. 1). Ce magicien, Alcandre, devine tout de suite les raisons de la venue de Pridamant et lui annonce qu’il pourra lui faire voir son fils grâce à un artifice. Avant