L'imprimerie et les éditeurs dans la diffusion de l'humanisme
928 mots
4 pages
Violence sociale et corruption policièreForces armées contre « favelas »La récente et spectaculaire intervention des forces armées dans les favelas (bidonvilles) du centre de Rio-de-Janeiro, pour « combattre le crime organisé », et l’instauration d’un véritable dispositif de guerre - opérations de bouclage des favelas, parachutages, utilisation d’hélicoptères de combat, de blindés, ainsi que la mobilisation de 72 000 hommes des corps d’élite - viennent confirmer, s’il en était besoin, que la question de la violence urbaine est au cœur de la crise sociale au Brésil.Les chiffres, jusque dans leur imprécision, ont de quoi impressionner si on les jette en pâture à l’opinion publique. Quelque 7 000 assassinats à Rio en 1992 ; 4 700 homicides à Sao-Paulo pour les sept premiers mois de 1994 ; et aucune grande capitale - Belo-Horizonte, Salvador, Recife, ni même Brasilia - n’échappe à un décompte annuel de victimes qui fait penser à une véritable guerre « de faible intensité ».« Guerre civile » ou « guerre contre le crime organisé » sont, du reste, les formules les plus souvent reprises, avec emphase, par les médias et les responsables politiques, confortant ainsi, dans l’esprit des classes aisées, le sentiment de menace globale, celui de légitime défense, et encourageant l’appel à une politique répressive vigoureuse.De façon explicite ou implicite, la source désignée de l’insécurité serait l’énorme masse des déshérités qui s’entassent dans les favelas autour des quartiers aisés. La presse à sensation et les journaux télévisés multiplient les nouvelles effrayantes : vols à la tire se terminant en barbares assassinats ; meurtres épouvantables ; enlèvements, viols qui témoigneraient de la redoutable audace des bandes lourdement armées et organisées qui « contrôlent le crime » dans les favelas . Or, si l’on peut admettre que l’insécurité à Rio est la forme la plus paroxystique d’une situation semblable à celle de toutes les villes du pays, l’examen attentif de cette violence