L'initiation maçonnique
Trois minutes de symbolisme
L’initiation est l’acte fondateur par lequel le profane (pro fanum, celui qui attend devant le temple) est agrégé à une communauté. Il devient ainsi un Frère : l’emploi d’un terme à connotation génétique indique que le pacte acquiert la force d’un lien de sang.
Premier constat : l’initiation est, impérativement, sociale, communautaire. Certes, il peut y avoir expérience personnelle, intime, à caractère initiatique : la mort du Père dans Don Juan ou la découverte du véritable amour par delà la fragilité de la confiance et l’ambiguïté du désir dans Cosi Fan Tutte de Mozart. Mais seul le couple de la Flûte Enchantée est véritablement initié, au sens où nous l’entendons : en effet, le rite permet non seulement aux héros de se révéler à eux-mêmes, mais il les introduit de plain-pied et de plein droit dans une communauté, ici celle des prêtres d’Isis et d’Osiris.
Comme tel, ce rite de passage comporte des épreuves dont le but est évidemment d’éprouver le courage, la force de caractère de l’impétrant. Et de rassurer le groupe sur la qualité de celui qui prétend y entrer ! Mais aussi de forcer au dépassement de soi : c’est par la capacité d’assumer avec détermination la solitude et le danger physique que l’enfant accède au monde des adultes dans les sociétés dites « primitives ». C’est ainsi que le caractère se forge et s’épure. Nous retrouvons la trace de cette nécessité d’affronter crânement le dégoût dans le Calice d’amertume. Et de vaincre la crainte, l’appréhension, dans le premier voyage, référence implicite aux voyages initiatiques pleins d’embûches et de dangers que devait accomplir l’enfant pour découvrir « le monde du dehors » avant de pouvoir retrouver, transfiguré, sa communauté d’origine. Non plus comme un être inachevé, faible et ignorant, mais comme un adulte accompli, grandi par la connaissance et l’action.
En France du moins, les deux épreuves initiales de l’initiation maçonnique, comme nous