Conte philosophique, publié en 1767 par Voltaire. Appartient au Siècle des Lumières. Ces penseurs cherchent à vulgariser leurs idéaux politiques, sociaux et religieux. Voltaire est un auteur prolixe car ses œuvres appartiennent à différents genres : tragédie (Œdipe), poème épique (La Henriade) ou satirique (Le Mondain), ouvrage historique (Le siècle de Louis XIV), conte philo (Zadig, Micromégas, Candide). Il concilie alors le merveilleux et l’exotisme devant les injustices, l’arbitraire et le fanatisme. Avec le huron, il donc s’inscrit dans la tradition du « bon sauvage ». Ce dernier sert alors de porte parole à la critique sociale, religieuse et politique

Un double registre qui amène une double lecture : Contraste et ironie entre merveilleux et réalisme, son personnage passe pour qqn d’ignorant (sauvage = cannibale) et il amène le lecteur à une lecture active, réfléchie.

THEMES DU CONTE :
La religion : Liée aux personnages (Abbé, St Dunstan, St Augustin), révocation de l’Édit de Nantes (1685)
La sensualité : Comportement grivois de l’Abbé, aspiration de Mlle de Kerkabon, charme de l’ingénu
L’éducation : Œuvre de formation, formation de l’ingénu à travers ses rencontres, découvre son identité

Annonce d’emblée la démarche attendue chez le lecteur : double lecture qui met en exergue la tonalité satirique. C’est une arme au service de la dénonciation apparaissant plus tard avec les dogmes catholiques, politique de Louis XIV ou la casuistique

Le sauvage = permet de critiquer les dogmes, la pratique du christianisme. Naïveté de l’ingénu met en valeur les interprétations données par l’Eglise & l’absurdité de certaines pratiques. La conversion est un leurre : Croit-on changer les convictions comme un décor de théâtre ?
La satire repose sur la dérision : Scène du baptême représente la caricature d’une dévotion machinale
Exploite le thème de la naïveté de manière à introduire des traits satiriques
L’ingénu endosse la tâche que s’est imposé Voltaire :