RENARD philippine Dissertation : l’Irak est il un État ? Dans une époque sujette à des phénomènes tels que la mondialisation, la désétatisation ainsi que la déterritorialisation, la problématique de la pérennité de la notion d’État se pose plus que jamais. Dans un avis de la commission d’arbitrage pour la paix en Yougoslavie de 1991, celui ci a été défini comme « une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population soumis à un pouvoir politique organisé et qui se caractérise par la souveraineté ». Dans le cas de l’Irak qu’il nous est ici proposé d’étudier, la question de l’existence d’une population, composée de kurdes et d’iraquiens, ainsi que celle du territoire, situé entre le Tibre et l’Euphrate ne font guère débat. A l’inverse, de véritables questions se posent en terme de gouvernance effective et de souveraineté. Avant l’intervention armée des forces de la coalition au printemps 2003, l’Irak était un État dictatorial. Saddam Hussein, succédant en 1979 à A.H al Backer avait mis en place une politique de recours à la force dans les territoires voisins tels que l’Iran et le Koweït, comportement qui avait reçu une réponse forte de la communauté internationale qui s’était exprimée par le biais de sanctions économiques comme le montre la résolution 661 en vertu de l’article 2 § 4 de la Charte des Nations Unies. Dans le cas de l’Irak et du Koweït, il y avait un consensus au sein de la communauté internationale, ce qui ne fut pas le cas quant à la décision d’intervenir en Irak en 2003. Cependant, les États unis et la Grande Bretagne prennent la décision d’intervenir en Irak. En effet, bien que les états auteurs de cette intervention ait tenté de la justifier par la responsabilité internationale de protéger les populations de tout état mis en danger par les gouvernements internes, par le recours à