L'ironie dans candide chap 1
Au XVIII°siècle la littérature est le plus souvent une arme au service de la critique politique, sociale et philosophique et l'ironie est un des procédés constamment employés.
Définition
Pour un écrivain, l'ironie est une façon de se moquer de quelqu'un ou de quelque chose en créant un décalage entre l'expression et le fond de sa pensée (souvent le contraire), tout en créant une complicité, une connivence avec son lecteur.
Il est nécessaire que certains indices attirent l'attention sur ce décalage, car le lecteur ne doit pas prendre les mots dans leur sens immédiat.
Les buts
provoquer l'amusement, la surprise du lecteur, une interrogation sur le sérieux de celui qui l'utilise. pousser alors à la réflexion, aux interrogations.
Quelques procédés de l'ironie dans le chapitre 1
1. Le ton faussement élogieux (termes faussement valorisants, hyperbole, destruction immédiate).
Le portrait de la baronne comporte des termes positifs comme "grande considération", "respectable" et "dignité". Mais la relative initiale "qui pesait environ trois cent cinquante livres" et le complément "par là" détruisent au préalable sa respectabilité : son obésité alliée à sa vanité d'hôte riche crée une osmose cocasse entre enflure physique et morale.
Le portrait du baron use du même procédé . Les symboles traditionnels de sa puissance seigneuriale sont tout à fait illusoires ; ils reposent sur un tour de passe-passe.
Comme le maître Jacques de L'Avare de Molière qui est cocher et cuisinier à la fois, les "chiens de basse-cour" forment parfois la meute, les "palefreniers" se métamorphosent en "piqueurs" spécialisés, le simple "vicaire du village" en "grand aumonier".
Le portrait du fils comporte un indice net.
L'adjectif "digne" faussement élogieux est au préalable détruit par le complément "en tout" qui renvoie le lecteur à la fausse puissance et à la morgue du baron. Le fils n'est que la copie conforme de son père, de ses défauts.
En fait cette