"L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre, qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer: celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain.
"Mes sonnets perdraient de leur charme à être expliqués" (Gérard de Nerval).
La poésie est universelle; elle utilise le langage de façon particulière, et recherchée. Elle provient soit d'une inspiration de l'auteur, soit d'un travail mené par ce dernier. Mais la diversification extrême de ses formes et de ses fonctions rend difficile, peut-être impossible, la détermination d'une essence universelle de la poésie. Comme l'explique la citation de Gérard de Nerval, le charme de la poésie réside alors dans son incompréhension. Définissant ainsi la nature de la poésie, Saint-John Perse attribue "l'obscurité" non à la poésie, mais à son sujet. Selon l'auteur, la fonction naturelle de la poésie est "d'éclairer"ce sujet. Elle explore "l'âme" et le "mystère où baigne l'être humain", c'est à dire, la complexité de l'homme et de son esprit: l'obscurité serait alors la conséquence de ce qu'elle explore. L'auteur amorce également sa réflexion par une interrogation sur les rapports qu'entretiennent la poésie et la science: le poète et le savant ne doivent plus être considérés comme des "frères ennemis", puisque tout deux doivent présenter le même langage claire, et universel.
Néanmoins, l'obscurité de la poésie ne la rend-elle pas hermétique, c'est-à-dire élitiste, volontairement inaccessible aux profanes? Pour répondre à cette problématique, il serait intéressant d'étudier la fonction du poète vis-à-vis de la poésie elle-même, puis l'obscurité du langage poétique, et enfin, le fait que la poésie soit un langage de l'émotion.
Le poète, par sa poésie, déchiffre, et révèle l'âme humaine. Il fait prendre conscience à