L'ombre et la lumière
Les bonnes nouvelles pullulent à la une des journaux ces jours-ci. De laquelle vous entretiendrai-je bien aujourd’hui ? J’hésite entre le massacre norvégien et la mort d’Amy Winehouse. Et pourquoi pas parler du fait que le Directeur des poursuites criminelles et pénales a décidé d’interjeter appel du verdict dans le procès Guy Turcotte ?
Résumons l’actualité des derniers jours – en mettant de côté, si vous le voulez bien, tout ce qui a trait à la météo. Supposément dans le but de mettre fin au marxisme culturel, au multiculturalisme et à l’invasion musulmane, un trentenaire blondinet, porté par des valeurs fondamentalistes, décide ironiquement de s’en prendre à son propre peuple, croyant ainsi « réveiller les masses » et convaincre celles-ci d’entrer en croisade avec lui contre l’ennemi. Une jeune chanteuse soul, remplie de talent mais également d’idées noires, meurt seule dans son appartement, probablement après avoir ingurgité un impitoyable cocktail de drogues et d’alcool. Un cardiologue dépressif, détruit par sa récente séparation d’avec la mère de ses enfants, a assassiné froidement ces derniers avant d’essayer de se tuer lui-même, en vain, et devra peut-être subir un nouveau procès, car l’issue du premier n’est parvenue à satisfaire ni l’opinion publique ni le procureur de la couronne. À bien y penser, toutes ces nouvelles sont liées entre elles par un même élément : le désespoir.
Chacun de ces événements éveille en moi un mélange de consternation, de colère et de compassion. Bien que les comportements des individus que je viens de nommer me soient incompréhensibles et qu’il me soit très difficile de saisir comment il puisse être possible d’en arriver là, je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine dose de sympathie pour tous ces êtres rongés par le mal de vivre et dont l’existence connaît une fin aussi abrupte. D’accord, parmi les exemples donnés, il n’y a que la pauvre Amy qui soit « physiquement » morte,