L'opposition entre diplômes
L’opposition entre diplômes dits « de métier » et diplômes transversaux doit être relativisée. Elle masque des différences et des proximités, notamment en termes d’insertion de leurs titulaires. Pour comparer les diplômes, mais aussi pour évaluer la réforme du bac pro, plusieurs variables déterminantes doivent être prises en compte. L’analyse de deux bacs pros industriels, emblématiques des deux catégories concernées, en fournit l’illustration.
Relativiser l’opposition entre diplômes de métier et diplômes transversaux
E
n 2009, la réforme de la voie professionnelle a fixé la durée de préparation du baccalauréat professionnel à trois ans après la fin du collège. Soucieux d’accompagner cette réforme, le ministère de l’Éducation nationale s’est interrogé très tôt sur les moyens d’en évaluer les effets. Dans cette perspective, il a souhaité disposer d’une analyse du paysage des bacs pro avant la réforme, si possible sous la forme d’une typologie. Toutefois, compte tenu du grand nombre de variables à prendre en compte, l’élaboration d’une typologie ad hoc s’est avérée irréaliste. Le ministère a alors envisagé de s’en tenir à la dichotomie bac pro « transversal »/ bac pro « de métier », sur laquelle il s’appuie depuis longtemps dans sa réflexion sur l’évolution des diplômes professionnels. Pour tester cette solution, le Céreq, à la demande du ministère, a comparé deux bacs pro jugés emblématiques des types considérés : Electrotechnique pour le bac pro transversal et Carrosserie pour le bac pro de métier (cf. encadrés en pages 2 et 4). Cette comparaison a été menée d’un double point de vue. D’un côté, celui du mode d’élaboration du diplôme, de son contenu et de son évolution au regard de celle du métier d’électricien ou de carrossier. De l’autre, celui des conditions d’insertion des titulaires et des modes de recrutement et de reconnaissance des électriciens et carrossiers débutants.
L’analyse comparative montre que le recours à ces deux catégories n’est