L'or cendrars
Au milieu du 19e siècle, à la grande époque de l'émigration vers l'Amérique, un jeune Suisse désargenté, Johann August Suter, débarque à New York, laissant derrière lui femme et enfants. Il part pour un long périple vers l'ouest, bien sûr, qui le mène à une contrée désertique clairsemée de Mexicains et d'Indiens, qui deviendra la Californie arrachée à la domination espagnole. Suter remonte la Vallée de Sacramento, recrute, pioche, construit, lutte contre les Indiens. Ses affaires prennent. Il devient propriétaire du plus grand domaine de l'État. Jusqu'au jour où un ouvrier - resté inconnu - donne ce coup de pioche qui fera jaillir les pépites qui précipiteront sa perte. La rumeur enflamme la plaine, des défilés se forment sur les pistes surchauffées par la chaleur des déserts et l'avidité des chercheurs d'or. Suter est débordé, ses propriétés gorgées du précieux métal sont contestées, pillées. Il laisse faire, ne dit rien, perd tout. D'autres feront fortune. Il disparaît alors que sa famille tente de le rejoindre sur la foi de sa réputation désormais passée. Sa femme meurt devant sa porte close. Il sombre dans la misère et dans le grand âge, hante les tribunaux et les bureaux de Washington pour faire reconnaitre ses droits. Ils ne le seront jamais. Le malheur des uns etc... L'Or fera la célébrité de Cendrars qui a porté le récit d'une vie qui vaut tous les romans par des phrases courtes, souples, avec des sécheresses de rapport de