L'orientalisme de edward said
I.
Thèse: « L’Orient a presque été une invention de l’Europe, depuis l’Antiquité lieu de fantaisie, plein d’être exotiques, de souvenirs et de paysages obsédants, d’expériences extraordinaires. Cet Orient est maintenant en voie de disparition: il a été, son temps est révolu. » (p. 13)
Pour les Américains, l’Orient est surtout l’Extrême Orient (essentiellement Chine et Japon).
« L’Orient n’est pas seulement le voisin immédiat de l’Europe, il est aussi la région où l’Europe a créé les plus vastes, les plus riches et les plus anciennes de ses colonies, la source de ses civilisations et de ses langues, il est son rival culturel et il lui fournit l’une des images de l’Autre qui s’impriment le plus profondément en lui. » (p. 13-14).
« L’Orient est partie intégrante de la civilisation et de la culture matérielles de l’Europe. L’orientalisme exprime et représente cette partie, culturellement et même idéologiquement, sous forme d’un mode de discours, avec, pour l’étayer, des institutions, un vocabulaire, un enseignement, une imagerie, des doctrines et même des bureaucraties coloniales et des styles coloniaux. » (p. 14).
Ce que Edward Saïd comprend par « orientalisme »:
1. L’acception la plus générale est celle universitaire: cette étiquette est attachée à bon nombre d’institutions d’enseignement supérieur. Récemment, on emploie la dénomination d’études orientales (area studies).
2. On appelle aussi « orientalisme » une conception plus large, un style de pensée fondé sur la distinction ontologique et épistémologique entre « l’Orient » et « l’Occident ».
3. L’Orientalisme est un style occidental de domination, de restructuration et d’autorité sur l’Orient.
Thèse: « Je soutiens que, si l’on n’étudie pas l’orientalisme en tant que discours, on est incapable de comprendre la discipline extrêmement systématique qui a permis à la culture européenne de gérer – et même de produire – l’Orient du point de vue politique, sociologique, militaire,