L'unité allemande
Au lendemain de 1871, avec la réalisation de l'unité allemande, le mouvement national peut avoir l'impression d'avoir atteint ses objectifs. Cependant, l'unité réalisée apparaît comme l'aboutissement d'un programme minimum.
L'empire allemand proclamé le 18 janvier 1871 dans la Galerie des glaces du château de Versailles est un Etat à part entière en Europe.
De 1871 à 1914 l'empire allemand va se transformer en véritable grande puissance économique, militaire et diplomatique en Europe. Un nationalisme agressif s'y développe. En effet, la réussite allemande provoque un sentiment de superiorité de la nation allemande. Les différentes évolutions que connaît l'empire durant cette période sont les germes menant à la Première Guerre mondiale. Au delà d'un simple engrenage d'alliances militaires, le premier conflit mondial est un refus de la semie-hégémonie de l'Allemagne.
Dans ce contexte, le concept d'identité nationale trouve un écho dans la toute jeune Allemagne unifiée. L'identité nationale est le sentiment d'appartenance à la nation. Elle rassemble les repères identitaires, «les points communs» qui font exister une nation par rapport aux autres. En Allemagne, durant la période qui suit l'unification, l'Etat met en place une culture nationale et en imprègne les individus dès l'enfance.
La période sur laquelle notre étude porte, 1871 à 1914, voit une transition dans le sentiment national allemand. La naissance de l'empire en 1871 engendre un sentiment d'appartenance dynastique. Ce «patrotisme impérial» n'est pas revendicateur. Cependant, la fierté de la réussite allemande va permettre le développement de la doctrine pangermaniste. Elle vise l'unité de tout les germanophones d'Europe dans une même nation : une «grande Allemagne». Elle s'enracine comme une véritable mouvement politique irrédentiste au XIXe siècle.
Comment la construction d'une identité nationale allemande passe d'une homogéneité culturelle à des affirmations impérialistes ?
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