Depuis que l'écriture existe, elle a presque toujours été un moyen de contestation et d'engagement. Cette tendance a été encore plus forte lors du siècle des lumières : les philosophes de ce siècle usant et abusant d'écrits en tout genre pour soutenir et défendre des causes humaines parmis lesquelles on peut compter l'esclavage, la peine de mort et bien d'autres encore..
Mais peut-on réduire l'écriture à la seule défense des causes humaines ? L'écrivain est-il dans l'obligation de s'engager ?

On est en droit de penser que oui. L'écrivain a pour devoir de s'engager, premièrement parce que l'écrivain, l'artiste en général, peut pratiquer son métier car il a une vision différente des autres, une perception plus aiguisée du monde (ou, pour être moins élitiste, du sujet sur lequel il écrit). Cette supériorité lui donne l'obligation de transmettre sa perception aux autres hommes pour que ceux-ci puissent aussi s'élever. Le cas de Primo Levy est très intéressant. Il n'est pas réellement un écrivain (ou en tout cas, ce n'était pas sa vocation première), ce n'est pas grâce à son intelligence qu'il peut se présenter comme étant supérieur aux autres, mais grâce à son histoire personnelle, qui lui a permis d'avoir ce que l'on apelle une vision différente des autres.
Car nombreux sont les livres qui ont été publiés à propos de l'enfer de la Shoah. Mais Primo Levy, est légitimement celui auquel on accorde le plus de crédit, tout simplement parce qu'il est l'un des rares survivants du camp de concentration d'Auschwitz et qu'il écrit en tant que tel. Ce qui fait que naturellement, il décrit l'enfer des camps avec plus de précisions et détails que n'importe quel autre écrivain a pu le faire. Mais pourquoi décide t'il de décrire ce qui est et restera vraisemblablement le plus grand traumatisme de sa vie? Tout simplement pour informer. Son statut de rescapé lui donne le devoir d'informer les gens de ce qui s'est passé. Même si l'écriture et le