L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme
Max Weber
Analyse de la conception « d’esprit du capitalisme »
Introduction : Max Weber et l’esprit du capitalisme
Dans son ouvrage, Max Weber démontre que l’éthique protestante est un facteur explicatif de l’expansion du capitalisme et il établit l’existence de liens entre l’éthique protestante (et plus précisément le calvinisme) et un esprit du capitalisme. Je souhaite ici développer ce concept d’ « esprit du capitalisme ». Cette idée d’esprit du capitalisme est essentielle pour l’émergence du capitalisme moderne (p.58) car elle réfère à une mentalité qui légitime la recherche du profit. En effet, il convient de préciser en premier lieu que les traditions religieuses et morales (par le biais de l’Eglise chrétienne) condamnaient le rapport à l’argent et les formes de recherche de profit (avant l’émergence du capitalisme). Weber s’interroge alors sur les facteurs rendant possible cette recherche du profit, allant même jusqu’à la légitimer et l’établissant comme une obligation morale.
Aux prémisses de son ouvrage, il part de constats statistiques :
Les chefs d’entreprise et les détenteurs de capitaux, aussi bien que les couches supérieures qualifiées de la main-d’œuvre et, plus encore, le personnel technique et commercial hautement éduqué des entreprises modernes, sont en grande majorité protestants. p.29.
A la suite de cela, il constate également qu’un grand nombre de régions du Reich, les plus riches et les plus développées économiquement, les plus favorisées par leur situation ou leurs ressources naturelles, en particulier les villes riches, étaient passées au protestantisme dès le 16ème siècle, puis il soulève l’interrogation, pourquoi les régions économiquement les plus avancées se montraient-elles en même temps particulièrement favorables à une révolution dans l’Eglise ?
C’est à partir de ces constats qu’il développe son idée d’une corrélation, d’affinités électives entre éthique protestante et